La bande dessinée au siècle de Rodolphe Töpffer (15)

. (Suite de la publication de la thèse de Camille Filliot. > Présentation et table des matières ici.)

 

RÉPERTOIRE DES AUTEURS D’ALBUMS

 

En raison du nombre considérable de dessinateurs ayant donné, régulièrement ou ponctuellement, des bandes dessinées dans les journaux, le répertoire concerne uniquement les auteurs qui figurent dans les catalogues consacrés aux albums. Nous avons croisé les sources mentionnées dans la bibliographie.

 

Adam Victor

Né à Paris le 28 janvier 1801 ; mort à Viroflay (Yvelines) le 30 décembre 1866.

Fils et élève du peintre Jean Adam.

Peintre, dessinateur et lithographe.

À l’école des Beaux-Arts, il travaille dans les ateliers de Charles Meynier et du Baron Regnault. Il commence par exposer au Salon de 1819, où sa toile Herminie secourant Tancrède est particulièrement appréciée, puis il participe à d’autres expositions, en tant que peintre d’histoire et de paysage. Il se spécialise dans la lithographie, dès 1823, et réalise un grand nombre de pièces. Beaucoup de ses planches sont éditées simultanément à Paris, à Londres et à New York, d’autres à Vienne, Berlin, Leipzig, Mannheim, Manchester ou Moscou. Ses sujets de prédilection sont les chevaux et les scènes de chasse, ainsi que les voitures et les environs de Paris. Il publie des albums de lithographies, dont certains à tendance caricaturale (L’Équitation et ses charmes, Restez chez vous pour éviter les désagréments des voitures). Il illustre de gravures sur bois des ouvrages comme les Œuvres de Rabelais (1820), les Fables de Florian (1838), Histoire de Napoléon, Paris au XIXe siècle (1839). Il collabore également au Charivari, à La Caricature et à La Silhouette.

 

Archélaüs Niger, pseudonyme de Marc Roch Horace de Salviac, comte de Viel Castel

Né à Paris le 17 août 1802 (29 Thermidor an X) ; mort le 1er octobre 1864.

Écrivain, dessinateur et conservateur du Musée des Souverains au Louvre de 1852 à 1863. Frère du baron Louis de Viel Castel, membre de l’Académie Française.

Bonapartiste et proche de la princesse Mathilde, il publie, en 1826, La Collection des Costumes, Armes et Meubles pour servir à l’histoire de France depuis le Ve siècle, dédiée au Roi. Satiriste, il signe dans Les Français peints par eux-mêmes un article sur les collectionneurs et il écrit ses mémoires, de 1851 jusqu’à sa mort, dans lesquelles il brocarde la société du Second Empire : Les Mémoires du comte Horace de Viel Castel sur le règne de Napoléon III (1883-1884). Il donne également des dessins de mœurs et des caricatures à divers journaux : Bagatelle, La Mode, La Caricature de 1839.  

 

Baric Jules Jean Antoine

Signe aussi Julius Altkind et Croïlo.

Né à Sainte-Catherine-de-Fierbois (Indre-et-Loire) le 14 avril 1825 ; mort à Monnaie (Indre-et-Loire) le 19 juin 1905.

Employé des postes, dessinateur et auteur dramatique.

Il apprend le dessin dans l’atelier de Drolling et se fait connaître comme caricaturiste par sa collaboration au Journal amusant durant une quarantaine d’années. Il publie des dessins dans de nombreux journaux comme Le Polichinelle, La Semaine, Le Charivari, La Chronique amusante et Magasin d’éducation et de récréation. Il a un goût particulier pour les scènes de paysannerie et de province. Il illustre deux plaquettes de la Collection Vanier : La Pêche à la ligne (fantaisie en vers par Léo de Marck, 1882) et La Légende de l’Orphéoniste (racontée par Laurent de Rillé). Il publie une trentaine d’albums, pour enfants notamment, et fonde pour eux le journal Le Chérubin en 1867. On trouve sa signature sur des planches de l’Imagerie Pellerin. Il est également auteur d’opérettes, de vaudevilles, de pantomimes et compose avec Laurent de Rillé un drame musical (La Tête noire, drame en 5 actes et 7 tableaux, présenté en 1874). Il est membre de la Société littéraire et artistique de Touraine ; en 1909, un monument à sa mémoire est inauguré par Henri Chéron à Tours.

 

Caran d’Ache, pseudonyme d’Emmanuel Poiré

Signe aussi de son nom et Caporal Poiré.

Né à Moscou le 6 novembre 1858 ; mort à Paris le 25 février 1909.

Peintre, dessinateur et illustrateur.

Descendant d’une famille française établie en Russie, il fait ses études à Moscou. En 1877, il vient en France effectuer son service militaire et demande la nationalité française. Rendu à la vie civile, il s’intalle à Paris et commence à dessiner en signant du nom Caran d’Ache (karandach, en russe, signifie « crayon »). Il débute en donnant des dessins à La Chronique parisienne, puis à Tout-Paris (dont il est, avec André Richard, le fondateur) et collabore ensuite à La Vie militaire, La Caricature, Le Rire, Le Journal, Le Figaro et Le Chat noir. En 1886, il présente, au cabaret du Chat noir, l’un des premiers spectacles d’ombres, L’Épopée, qui relate les campagnes de Napoléon Ier. Il excelle dans le dessin des uniformes des corps de l’armée et des scènes de la vie d’infanterie. Avec Jean-Louis Forain, il est l’un des dessinateurs les plus virulents contre Dreyfus ; ensemble, ils fondent en 1898 le journal Psst… !, organe du parti nationaliste et antidreyfusard. Il expose au cabaret de l’Âne rouge en 1891 et aux Salons des Incohérents, ainsi qu’à la Fine Art Society à Londres. Il est membre des Humoristes. Caran d’Ache illustre également des ouvrages comme L’Histoire de Marlborough (1886) ou Prince Kozakokoff (1893).

 

Cham, pseudonyme de Amédée Charles Henri de Noé

Né à Paris le 26 janvier 1818 ; mort dans la même ville le 6 septembre 1879. fils du comte de Noé, paire de France.

Dessinateur, peintre et auteur dramatique.

Après avoir échoué au concours d’entrée à l’École Polytechnique, il apprend le dessin  dans les ateliers des peintres Nicolas-Toussaint Charlet et Paul Delaroche. Il se spécialise dans la caricature et donne un nombre impressionnant de dessins (caricatures et bandes dessinées) publiés en albums (chez Aubert, Arnauld de Vresse, Martinet) et dans la presse parisienne (Le Charivari, La Mode, Musée Philipon, Le Journal pour rire, Le Journal amusant, L’Illustration, L’Univers illustré) et anglaise (Punch, Pictorial Times, Pupper Show, Illustrated London News). Sur le modèle du Punch londonien, il fonde en 1850 la revue éphémère Punch à Paris. Il réalise notamment des parodies de textes littéraires et des comptes rendus humoristiques des Salons officiels. Il illustre la Parodie du Juif Errant (1845) écrite par Charles Philipon et Louis Huart. Seul ou en collaboration, il écrit des pièces de théâtre et des opéras : Une Martingale (1862), Le Serpent à Plumes (1864), Le Myosotis (1866). Il donne des dessins pour des almanachs, des affiches et des partitions musicales. Également élève de Jules Lami, il laisse plusieurs aquarelles ainsi que des peintures à l’huile et des eaux-fortes. Artiste prolifique, il connaît une grande popularité au XIXe siècle, égale à celle d’Honoré Daumier.

 

Chicki Georges : aucune information trouvée. Le nom est inscrit en italiques dans le catalogue de l’éditeur, laissant supposer qu’il s’agit d’un pseudonyme.

 

Christophe, pseudonyme de Marie-Louis-Georges Colomb

Né à Lure (Haute-Saône) le 25 mai 1856 ; mort à Nyons (Drôme) le 3 janvier 1945.

Normalien botaniste, professeur de sciences naturelles, maître de conférences puis sous-directeur à la Sorbonne, dessinateur,  illustrateur et auteur de manuels scolaires.

À côté de ses activités scientifiques et pédagogiques, il donne des dessins à la presse humoristique et pour la jeunesse (Mon Journal, Le Petit Français illustré, La Vie parisienne, Journal de la jeunesse, Le Soleil du Dimanche). Il illustre des feuilletons et réalise des ouvrages didactiques destinés à l’enseignement, notamment pour la librairie Armand Colin. Vulgarisateur, il prononce des chroniques à Radio-Paris dans les années 1930, éditées sous le titre En flânant à travers la science (A. Colin). Il est également passionné par la bataille d’Alésia dont il cherche le site exact et publie des ouvrages, qui font polémique, sur la question (L’Énigme d’Alésia, Pour Alésia, contre Alisiia, un mot de réponse de Georges Colomb à M. Jules Toutain, 1926).

 

Darjou Henri Alfred

Né à Paris le 13 octobre 1832 ; mort dans la même ville le 22 novembre 1874.

Peintre et dessinateur, fils de Victor Darjou, peintre de portrait.

Il réalise des affiches et produit de nombreuses lithographies, de 1859 à 1872, publiées dans Le Charivari, L’Illustration et Le Monde illustré, ou réunies en albums : Les Plaisirs de Baden, album de trente lithographies (bureau du Charivari et chez Hautecœur, 1861), En Vacances (Martinet, 1861), Actualités (Arnauld de Vresse, 1867-1868). Le thème de la Bretagne lui inspire plusieurs tableaux comme Souvenirs du bourg de Patz (1857), Course bretonne (1859), Luttes bretonnes (1861).

 

Döes Louis Christian

Né à Genève le 5 mars 1859 ; mort à Paris le 5 janvier 1944.

Dessinateur et illustrateur.

Il étudie l’architecture à l’École des Beaux-Arts de Paris. Ses dessins paraissent dans des journaux humoristiques en Suisse et à Paris, Londres, Berlin et New York. Il entre au Chat noir en juin 1887 et en devient un collaborateur assidu. Il réalise des planches pour les Imageries Quantin et Pellerin.

 

Doré Paul Gustave Louis Christophe

Né à Strasbourg le 6 janvier 1832 ; mort à Paris le 23 janvier 1883.

Dessinateur, illustrateur, graveur, peintre, aquarelliste et sculpteur.

Artiste précoce, il réalise ses premières caricatures dès 1837. Venu à Paris à l’âge de quinze ans, il se présente à Charles Philipon qui publie ses dessins et l’engage dans Le Journal pour rire. Sans véritable formation artistique, il apprend les rudiments dans une petite académie de quartier dirigée par un certain M. Dupuis. Il débute au Salon en 1850 et expose régulièrement des peintures d’histoire (La Bataille de l’Alma), des paysages, des sujets religieux et des sculptures. Il reçoit la mention honorable au Salon de 1857, pour la toile la Bataille d’Inkermann, et devient membre de la Société des Aquarellistes de Paris en 1878. Il expose également à Londres en 1868 et devient populaire en Angleterre où il illustre le poète Tennyson ; la même année est inaugurée la Doré Gallery dans la capitale anglaise. À Paris, sa réputation est établie par le nombre considérable de textes littéraires qu’il illustre, parmi lesquels les Œuvres de Rabelais (1854), les Contes drôlatiques de Balzac (1855), les Voyages aux Pyrénées d’Hippolyte Taine (1860), l’Enfer de Dante (1861) et Don Quichotte (1863). Il collabore également aux journaux parisiens, L’Illustration et le Musée français-anglais notamment. Il est promu Chevalier (1861) puis Officier (1879) de la Légion d’Honneur.  

 

DuBois-Melly Charles Jacques

Né à Genève le 5 mai 1821 ; mort à Plainpalais le 1er juillet 1905.

Historien, romancier, peintre et dessinateur, fils du peintre et dessinateur Jean DuBois              

(1789-1849).

À quinze ans, son goût artistique le pousse à quitter les études et à entrer comme apprenti au magasin d’estampes Briquet et DuBois, fondé en 1827. Il s’initie à la miniature, à la gouache et à la gravure sous la direction de son père. À dix-huit ans, il entre dans l’atelier d’Alexandre Calame dont il est un des premiers élèves. Ses toiles sont exposées à Genève et à Paris, jusqu’en 1856. Issu d’une génération de caricaturistes, sa verve satirique s’exprime notamment dans l’album d’inspiration töpfferienne, Robinson (1842), ainsi que dans deux autres bandes dessinées : la première est restée à l’état de manuscrit (Histoire de Claude renfermant celle du bal de Madame de Mirecou, de l’exposition de Porentruy, du voisin Bison, du concert monstre, du maire de Macouba, etc. etc. Pochades dédiées aux Rapins d’atelier) et la seconde, d’inspiration politique, est inachevée (Barataria). Ses études d’histoire, notamment sur les mœurs genevoises du XVIIIe siècle, ses romans historiques (L’Amour et la Peste, La Pastoure, Ève de la Pasle, Marjorie, Dragonette Cerisier) et ses nouvelles (Nouvelles d’atelier, Nouvelles montagnardes) sont très connus de son temps.   

 

Duval Adrien-Jean

Né à Genève le 12 avril 1830 ; mort à Sierre (canton du Valais) le 10 février 1899.

Écrivain.

Il réside dans le pensionnat dirigé par Rodolphe Töpffer en 1844. Issu d’une famille de protestant, il se convertit au catholicisme et se livre à une polémique anti-protestantiste, notamment au travers des ouvrages qu’il publie : Le protestantisme jugé par un protestant, motifs d’adhésion au catholicisme (1871), Du libéralisme et des Jésuites (1874), Du judaïsme au catholicisme (1887), De l’esprit de la Révolution (1897).  

 

Émy Henry ou Henri, pseudonyme d’Armand-Louis-Henri Télory

Né à Strasbourg (?) vers 1820 (?) ; mort vers 1874 (?).

Dessinateur, lithographe et illustrateur.

Il collabore au Charivari, aux Journal pour rire et Journal amusant et à La Mode. Il publie des albums de caricatures comme Les Parties de Bain (Aubert, 1840) ou Paris l’été (Aubert, 1846) ainsi qu’une Histoire chronologique de l’aérostation (Imprimerie Fernique, 1845). Avec Daumier, il signe le Vocabulaire des enfants (1840) et avec Cham, les Folies caricaturales (Aubert). Il réalise des affiches de librairie, illustre de nombreux albums pour enfants, notamment pour la Maison Martinet (il signe alors Télory), des ouvrages de physiologie et contribue aux volumes des Français peints par eux-mêmes (1840-1841). En tant qu’illustrateur, on trouve son nom dans des ouvrages comme Les Mystères de Paris (E. Sue, 1843), Paris chantant (avec Gavarni et Daumier, 1845), les Fables de La Fontaine (1852) et les Contes de fées de Perrault (1867). 

 

Forest Eugène Hippolyte

Né à Strasbourg le 24 octobre 1808 ; mort à Grenoble le 28 décembre 1891.

Dessinateur, graveur-lithographe et peintre.

Il travaille en Alsace puis à Paris comme élève de Camille Roqueplan. Aux éditions Aubert, notamment, il publie des macédoines, des caricatures (Album de charges sur l’Expédition d’Alger), des planches de costumes et des albums pour enfants (Abécédaire illustré, 1838, Nouvel abécédaire illustré, 1845). Il collabore aux journaux de Philipon ainsi qu’à La Silhouette (1830), à L’Illustration et à L’Artiste. Il est le principal collaborateur de Grandville dont il transcrit sur pierre un grand nombre de compositions. Il illustre également plusieurs ouvrages, notamment les œuvres d’Eugène Sue, de Töpffer (Nouveaux voyages en zigzag, V. Lecou, 1854), de Thouret et des classiques de la littérature (Fables de Fénelon, Bibliothèque Rose illustrée, 1868, Contes de fées, Hachette, 1860, Don Quichotte, Hachette). En peinture, ses sujets de genre et ses paysages sont exposés au Salon en 1847 et en 1866.

 

Hebert William-Henri

Signe aussi de ses initiales ou Tubal.

Né à Vandœuvres (canton de Genève) le 14 octobre 1849 ; mort à Genève le 15 septembre 1917.

Peintre et dessinateur, fils du peintre Jules Hébert (1812-1897).

Il fréquente les écoles d’art de Genève, où il est l’élève de Barthélémy Menn, et de Paris,  où il apprend avec Alexandre Cabanel et Frédéric Alphonse Yvon. Après un séjour de plusieurs mois dans la capitale française, il devient maître de dessin à l’École supérieure des jeunes filles de Genève en 1873. En 1885, il est nommé professeur de figure à l’École des Beaux-Arts. De 1890 à sa mort, il est membre du Comité de la Section des Beaux-Arts de l’Institut National Genevois. Henri Hébert réalise trois albums de bande dessinée et fait également carrière dans la presse. Il donne des caricatures politiques et des portraits-charges aux journaux Le Carillon de Saint-Gervais, Le Réveil de Pippo, Pi…Ouit et Le Genève amusant.     

 

Humbert Pierre-François dit Albert

Né à Vesoul (Haute-Saône) le 24 février 1835 ; mort à Langres (Haute-Marne) le 10 octobre 1886.

Dessinateur et écrivain.

Il abandonne l’administration des Chemins de Fer pour se consacrer au dessin et collaborer, comme caricaturiste, à de nombreux journaux : Le Journal amusant, La Vie parisienne, Le Hanneton, La Lune, L’Éclipse, Le Bouffon, Le Monde comique (dont il est rédacteur en chef), Le Sifflet et L’Éclipse dont il réalise la caricature de première page lorsque celle d’André Gill est interdite par la censure. Peu après la publication de La Lanterne d’Henri Rochefort, il crée La Lanterne de Boquillon (1868) qui paraît jusqu’à sa mort et sera reprise par sa fille jusqu’en 1926. Il est également auteur de romans comiques (Mr Culotté, histoire comique, 1873, La Fête de Breluche, 1878), qui ont notamment pour sujet le personnage populaire de Boquillon (L’Art de ne pas payer ses dettes, par Onésime Boquillon, 1874).

 

Lefils Emmanuel

Mort à Paris en 1855 (décès annoncé dans Le Journal pour rire du 20.01.1855).

Dessinateur lithographe.

Il collabore au Journal pour rire et illustre avec Gavarni, Traviès et d’autres les Chansons pastorales et populaires de France (Dumerson et N. Ségur, Gonet, 1861). Avec Edmond Morin, il réalise l’album lithographique Bêtises de circonstance (Aubert, 1858).

 

Lemercier de Neuville Louis, pseudonyme de Louis Lemercier

Né à Laval le 2 juillet 1830 ; mort à Nice le 10 juin 1918.

Journaliste, auteur dramatique, conteur, marionnettiste, dessinateur et chroniqueur.

Après avoir travaillé pour l’administration des Postes et pour un banquier, il fonde et rédige seul, en 1855, une revue autographiée intitulée La Muselière. Dès lors, il écrit dans plusieurs journaux, compose de nombreuses pièces de théâtre, des vaudevilles et des monologues pour enfants. En 1863, il ouvre un théâtre de Pupazzi (il confectionne de petites figurines qui servent de support à des imitations) qui connaît un franc succès. Il se produit à Paris, en province, dans les salons parisiens et chez les grands personnages de l’État. Il tire de ces activités plusieurs recueils dont le premier s’intitule Pastiches critiques des poètes contemporains (1856), où il s’attaque entre autres à Théodore de Banville, Arsène Houssaye, Henry Murger, Alfred de Musset, Alphonse de Lamartine et Victor Hugo. Très actif dans le domaine de la presse, il fonde notamment Le Parisien (1858) et La Causerie (1859) et dirige Le Foyer (1858). Il collabore au Figaro, au Nain Jaune, au Monde illustré.    

 

Le Mouël Eugène Louis Hyacinthe Mathurin

Signe aussi Le Masque.

Né à Villedieu-les-Poêles (Manche) le 24 mars 1859 ; mort à Paris le 16 décembre 1934.

Peintre, dessinateur, affichiste, écrivain et poète.

Après des études de droit, il fait partie du groupe des Hydropathes qui réunit, sous la direction d’Émile Goudeau, André Gill, Sapeck, Coquelin Cadet, etc. Il collabore à divers journaux satiriques (L’Hydropathe, Le Charivari, Le Chat noir, La Caricature, Mon Journal, Soleil du Dimanche, La Jeunesse amusante, Le Rire, Guignol), illustre à partir de 1880 des livres pour enfants (pour Hachette notamment) et réalise des planches pour les Imageries Pellerin et Quantin. Couronné trois fois par l’Académie, il publie des romans et des recueils de poésie, préside la Société des Poètes français et devient Vice-président de la Société des Gens de Lettres.

 

Liquier Gabriel David

Signe aussi Trick et Trock.

Né à Anduze (Gard) le 25 mars 1843 ; mort à Paris le 21 août 1887.

Écrivain et dessinateur.

Il fait ses études à la Faculté Nationale de Genève et soutient sa thèse de théologie à Montauban en 1870. Durant trois ans, il exerce le ministère pastoral à Chomarac, en Ardèche, puis donne sa démission et s’établit à Paris où il se consacre à la littérature et au dessin. Il se fait connaître comme poète, nouvelliste et critique d’art, comme auteur de comédies, de monologues, de chansons et de livrets d’opéra. Il collabore en tant que caricaturiste aux journaux Le Charivari, L’Éclipse, La Caricature et La Silhouette.

 

Lobrichon Marie Timoléon

Né à Cornod (Jura) le 26 avril 1831 ; mort à Elbeuf le 9 janvier 1914.

Peintre de portrait et de genre, dessinateur.

Il étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Paris sous la direction de l’artiste François Picot (1786-1868). Le début de sa carrière commence dans la presse satirique (Le Gaulois, Le Hanneton, Le Diogène) où il donne des portraits-charges. À partir de 1859, il participe au Salon des Artistes Français et reçoit une Médaille de Première classe en 1868. Jusqu’à sa mort, il expose régulièrement des œuvres dont les sujets sont de jeunes enfants qu’il représente lors de jeux, de promenades ou d’études : La Leçon de lecture (achetée par l’État au Salon de 1864), La Boîte aux lettres (1887), Dernière répétition (présentée au Salon de 1906), Les Écumeurs (Salon de 1910). Il illustre de cent vingt-huit compositions l’ouvrage de Jean Aicard, La Chanson de l’Enfant, couronné par l’Académie Française. Il est un peintre célèbre et prisé de son vivant, connu également aux États-Unis ainsi qu’en Allemagne et à Melbourne où il expose. Il reçoit la Légion d’Honneur en 1882.   

 

Lorentz Alcide Joseph

Né à Paris le 25 février 1813 ; mort dans la même ville le 10 juillet 1889.

Peintre d’histoire, dessinateur, illustrateur et lithographe.

Type de l’artiste bohême, il est proche de Dumas fils, de Champfleury et des frères Goncourt. Il collabore aux journaux L’Esprit follet, La Mode, Le Journal pour rire, Petit Journal pour rire, Nouveau Magasin des enfants, L’Éclipse et La Revue comique. Il réalise un livre satirique sur Louis-Philippe, Polichinel, ex-roi des marionnettes (1848) ainsi qu’un album dans l’esprit de Gavarni, La Bourse (1856). Il illustre plusieurs ouvrages dont Les Fées de la mer (Alphonse Karr, 1851) et Histoire de la mère Michel (La Bédollière).

 

Nadar, pseudonyme de Gaspard-Félix Tournachon

Signe aussi Nadard.

Né à Paris le 6 avril 1820 ; mort dans la même ville le 20 mars 1910.

Photographe, écrivain, dessinateur et aéronaute.

À la mort de son père, en 1837, il doit renoncer à des études de médecine faute de financement. Il travaille pour des journaux lyonnais avant de s’installer à Paris où il publie des feuilletons et des caricatures dans différents journaux. Il fréquente le milieu de la Bohême artistique où il côtoie notamment Charles Baudelaire, Gérard de Nerval et Théophile Gautier. Il entre comme journaliste de gauche au journal politique et littéraire Le Commerce et publie en feuilleton un « roman à thèse socialiste », La Robe de Déjanire en 1843. De 1843 à 1848, il publie les onze nouvelles qui composent l’édition définitive du recueil Quand j’étais étudiant. Il apprend le dessin, à sa façon, dans l’atelier du peintre Camille Fontallard et collabore aux journaux Corsaire-Satan, Le Charivari, Le Journal pour rire, La Revue comique. Il est notamment chargé, dans Le Journal amusant, des revues trimestrielles et il dessine des portraits-charges sous le titre Les Contemporains de Nadar. Il compose, également, des partitions musicales et des comptes rendus parodiques en images des Salons de peinture. À partir de 1854, il réalise une série de portraits photographiques des célébrités contemporaines, le Panthéon Nadar, et ouvre un atelier de photographie commerciale en 1855. Il écrit un livre de souvenirs, Quand j’étais photographe, publié en 1899. Il expérimente diverses techniques de photographie : il dépose le brevet de la  photographie à la lumière artificielle en 1861 et réalise, en 1858, le premier cliché aérien pris depuis un ballon. Sa seconde passion est l’aérostation, il effectue plusieurs ascensions au Champ de Mars à partir de 1863. En 1874, la première exposition des Impressionnistes a lieu dans son atelier.

 

Petit Léonce Justin Alexandre

Né à Taden (Bretagne) le 14 mai 1839 ; mort à Paris le 18 août 1884.

Peintre et dessinateur.

Il est l’élève du peintre-paysagiste Henri Harpignies avant de fréquenter l’atelier de François Augustin Feyen-Perrin. Il est connu pour être un collaborateur assidu au Journal amusant, auquel il donne, jusqu’à sa mort, des caricatures et des feuilletons en images sur le thème de la province. Il collabore également au Bouffon, à L’Éclipse, au Monde comique ou au Saint-Nicolas. En 1866, il publie Le Roman d’une cuisinière, raconté par un sapeur, et en 1881, La Conversion de Saint Gervais. Il illustre M. Tringle (1868) de Jules Champfleury avec qui il s’est lié d’amitié. À partir de 1869, il expose régulièrement des œuvres au Salon des Beaux-Arts de Paris (À la porte du bureau de charité, Rue d’une petite ville). Léonce Petit illustre également divers albums pour les éditions Hachette, Delagrave, Flammarion et Plon. En 1877, il participe à la fondation de la société, La Pomme, à l’initiative de Paul Sébillot, qui réunit des artistes Bretons et Normands.

 

Quillenbois, pseudonyme de Charles-Marie de Sarcus

Né à Dijon le 26 mai 1821 ; mort à Paris le 28 février 1867.

Dessinateur et peintre.

Il entre à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1839. Élève de Delaroche, il expose des toiles aux Salons de 1846 et 1848. Ami de Cham, il collabore à différents journaux comme L’Illustration, La Revue comique, Le Journal pour rire, L’Éclair, La Mode, La Silhouette, La Caricature et publie des albums aux éditions Aubert ou Arnauld de Vresse (Prophéties charivariques, Plaisirs et occupations de la vie de château, Le Conservatoire de la danse moderne, Charges parisiennes, ainsi que plusieurs Miroirs comiques). En raison d’une infirmité, il marche à l’aide de béquilles, ce qui lui inspire son pseudonyme. En Mayenne, où il se retire, il préside la Société d’archéologie et réalise des fouilles en 1865.

 

Randon Gilbert

Né à Lyon le 9 octobre 1811 ; mort à Paris le 30 mars 1884.

Dessinateur et lithographe, cousin de Nadar.

En 1850, il réalise des lithographies pour L’Argus et le Charivari de Lyon puis il vient à Paris où il publie des albums, principalement sur le thème du troupier, aux éditions Aubert et Martinet : Alphabet militaire, Le vrai Troupier français, Ah quel plaisir d’être soldat !, Grand album du coloriste, etc. Il collabore au journal Paris ainsi qu’au Journal pour rire (où paraît une série de caricatures, La Sagesse des nations, éditée en album en 1858) et au Petit journal pour rire où il publie, en dernière page, une autre série sur L’Esprit des animaux. Membre de la Société Protectrice des Animaux et directeur d’un mensuel intitulé L’Ami des Animaux, son intérêt pour les bêtes s’illustre notamment dans une bande dessinée écrite à la première personne, La Passion des chiens (Le Journal amusant, 21 et 28 août 1880).

 

Töpffer Rodolphe

Né à Genève le 31 janvier 1799 ; mort dans la même ville le 8 juin 1846.

Pédagogue, écrivain, critique d’art et dessinateur, fils du peintre Wolfgang-Adam Töpffer (1766-1847).

Contraint de renoncer à une carrière de peintre en raison de troubles oculaires, il se consacre à l’enseignement et séjourne à Paris, de 1819 à 1820, pour poursuivre ses études de Lettres. En 1822, il entre comme sous-maître à la pension du pasteur Heyer puis fonde son propre pensionnat en 1824. Outre les histoires en estampes qui l’ont rendu célèbre, il écrit des romans, des nouvelles et des essais critiques, certains publiés à Paris (Réflexions et menus propos d’un peintre genevois, à partir de 1830, Le Presbytère, 1832, La Traversée, 1837, Histoire de Jules, 1838, Nouvelles genevoises, 1841, Rosa et Gertrude, 1847). Il compose, également, des pièces de théâtre jouées dans son pensionnat, possédant lui-même des talents de comédien (L’Artiste, Les Grimpions, Les Aventures de M. Coquemolle, Les Quiproquos), et des récits de voyages qu’il entreprend chaque année avec ses élèves (Voyage autour du lac de Genève, 1827, Excursion dans les Alpes, 1832, Voyage en zigzag par monts et par vaux, 1836). Il est nommé professeur de Rhétorique et de Belles-Lettres de l’Académie de Genève en 1832 et membre du Conseil représentatif de Genève de 1834 à 1841. Il s’oppose violemment à la montée du Radicalisme et participe à la rédaction du journal conservateur le Courrier de Genève (1842-1843).

 



LISTE CHRONOLOGIQUE DES ALBUMS CATALOGUÉS

 

1835

       Rodolphe Töpffer, Histoire de Mr Jabot

 

1837

       Rodolphe Töpffer, Histoire de Mr Vieux Bois

       Rodolphe Töpffer, Histoire de Mr Crépin                                  

 

1839

       Histoire de Mr Jabot, contrefaçon, Aubert   

       Les Amours de Mr Vieux Bois, contrefaçon, Aubert

       Mr Crépin, contrefaçon, Aubert

       Rodolphe Töpffer, Les Amours de Mr Vieux Bois (seconde version)

       Cham, Histoire de Mr Lajaunisse, Aubert

       Cham, Mr Lamélasse, Aubert

       Archélaüs Niger, Aventures du Vte de la Linotière

 

1840

       Rodolphe Töpffer, Monsieur Pencil

       Rodolphe Töpffer, Le Docteur Festus

       Lorentz, Fiasque, mêlé d’allégories, Auguste

       Eugène Forest, Histoire de Mr de Vertpré et de sa ménagère aussi, Aubert

       Cham, Histoire de Mr Jobard, Aubert

       Cham, Deux vieilles filles vaccinées à marier, Aubert

 

1841

       Cham, Un Génie incompris, Aubert

 

1842

       Charles DuBois-Melly, Robinson

       Cham, Histoire du Prince Colibri et de la fée Caperdulaboula, Aubert

       Cham, Aventures de Télémaque, fils d’Ulysse, Aubert

 

1844

       Cham, Impressions de voyage de Mr Boniface, Paulin

       Cham, Voyage de Paris dans l’Amérique du Sud, Aubert

 

1845

       Rodolphe Töpffer, Histoire d’Albert

       Cham, Impressions lithographiques de voyage par M.M. Trottman & Cham, Aubert

 

1845-1846

       Réédition franco-allemande des albums de R. Töpffer, J. Kessman

 

1846

       Rodolphe Töpffer (redessiné par Cham), Histoire de Mr Cryptogame, J.-J. Dubochet

       Henry Émy, Mr de la Canardière, Bureau du Journal des Chasseurs, Maison Devisme

       Cham, Nouveaux voyages et nouvelles impressions lithographiques, phylosophiques & comiques de M. M. Trottman et Cham, Aubert

 

1847

       Gustave Doré, Les Travaux d’Hercule, Aubert

       Cham, La Civilisation à la Porte, Aubert

 

1849

       Rodolphe Töpffer (redessiné par Cham), Histoire de Mr Cryptogame, Paulin et Lechevalier

 

1850

       Gustave Doré, Trois artistes incompris et mécontens, Aubert

 

1851

       Victor Adam, Mr de la Lapinière, H. Gache

       Lefils, Comment on étudie la médecine à Paris, Aubert

       Gustave Doré, Des-agréments d’un voyage d’agrément, Aubert

 

1852

       Nadar, Aventures de M. Barnichon l’aéronaute, Librairie Nouvelle

 

1854

       Gustave Doré, Histoire dramatique, pittoresque et caricaturale de la Sainte Russie, J. Bry aîné

 

1855

       Quillenbois, Aventures de Nestor Camard, H. Gache

       Cham, Ah quel plaisir de voyager !, Maison Martinet

 

1855-1860

       Anonyme, Un Ménage dans les nues, Pilet & Cougnard

 

1856

       Timoléon Lobrichon, Histoire de Mr Tuberculus, Arnauld de Vresse

       Cham, Mr Papillon, Maison Martinet

       Timoléon Lobrichon, Histoire de Mr Grenouillet, Arnauld de Vresse

 

1857

       Gilbert Randon, Histoire de Mr Verjus, Bureau du Musée Français-Anglais

       Cham, Au diable les domestiques !, Arnauld de Vresse

       Cham, L’Art d’engraisser et de maigrir à volonté, Maison Martinet

 

1858            

       Cham, Pincez-moi à la campagne !!, Maison Martinet

 

1859

       Alfred Darjou, Voyage comique et pittoresque en Bretagne, Bureau du Journal amusant

 

1860

       Réédition des albums de Rodolphe Töpffer aux éditions Garnier Frères

       Baric, Les Soirées de Mr Cocambo, Arnauld de Vresse

 

1861

       Adrien Duval, Histoire de Culoche, de Loruque et de Pamphagus

       Cham, Les Tâtonnements de Jean Bidoux dans la carrière militaire, Maison Martinet

 

1862

       Baric, Parodie des Misérables de Victor Hugo, Arnauld de Vresse

       Baric, Coque Ci Grue, Arnauld de Vresse

       Cham, Les Aventures de Mr Beaucoq, Arnauld de Vresse

 

1863

       Baric et Humbert, La Prise de Troie, Arnauld de Vresse

 

1866

       Albert Humbert, Anatole Balochard, Arnauld de Vresse

 

1867

       Gabriel Liquier, Voyage d’un âne dans la planète Mars

 

1868

       Léonce Petit, Les Mésaventures de Mr Bêton, A. Lacroix

 

1870

       Georges Chicki, Souvenirs bachotiques, Librairie de la Publication

 

1874

       Baric, Parodie de 93, Association des Lettres et des Arts

 

1879

       Henri Hébert, Histoire d’une chapelle

 

1883

       Henri Hébert, Patric et Patrac, H. Maire

 

1884

       Louis Döes, Les Prétendus de Mademoiselle Pulchérie, Librairie Vanier

 

1885

       Eugène Le Mouël, Voyage du Haut Mandarin Ka-Li-Ko, Garnier Frères / Jules Lévy

       Louis Lemercier de Neuville, Les Trente six métiers de Becdanlo, Librairie Frinzine

 

1892

       Henri Hébert, Feuilles d’Hiver, J. Lanz

 

1893

       Caran d’Ache, Carnet de Chèques, E. Plon

       Christophe, La Famille Fenouillard, Armand Colin

 

1896

       Christophe, Les Facéties du sapeur Camember, Armand Colin

       Édition du manuscrit de 1844 de l’Histoire de Mr Cryptogame de R. Töpffer, J. Jullien

 

1899

       Christophe, L’Idée fixe du savant Cosinus, Armand Colin

 

1900-1901

       Réédition de Mr Crépin, Mr Pencil et Histoire d’Albert de R. Töpffer, Comptoir Suisse de Photographie, Société Genevoise d’édition

 

1904

       Christophe, Les Malices de Plick et Plock, Armand Colin

 

S.d.

       A. Duval, Histoire de Monos et Girin

 

 

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