Buster Brown in France

À la suite d’un premier article sur Buster Brown, nous apportons quelques informations complémentaires sur la publication, la réception et la traduction en France de la série de Richard F. Outcault.

 

Vedette du supplément dominical de l’édition parisienne du New York Herald à l’époque de son lancement en 1904 et objet de plusieurs albums traduits par Hachette à partir de 1907, Buster Brown séduit les lecteurs français, petits et grands (1).

On sait que le comic strip inspira des imitations dans la presse hexagonale pour enfants(2). Plusieurs articles de presse parus à l’apparition du strip en France illustrent également cet engouement inédit. L’audace exubérante et l’imagination prodigieuse dont fait preuve le jeune garçon pour inventer des farces et s’attirer les foudres de ses parents marquent les esprits. Tous les articles que nous avons pu consulter parlent du principe de la série, rappelant son scénario récurrent, détaillant quelques farces mémorables, et s’intéressent au caractère de Buster, le rapprochant de la figure de l’enfant terrible dans la littérature enfantine. Aucun article n’évoque la forme de Buster Brown comme appartenant au genre de l’histoire en images. Pourtant la série d’Outcault est un objet des plus inédits pour l’époque : cette série américaine de comic strip est la première publiée en France ; sa publication hebdomadaire est régulière, tout du moins pour ceux qui la lisent dans le supplément dominical du Paris Herald et non en album ; ses héros sont récurrents (3) ; le scénario propose toujours la même trame ; enfin, les personnages s’expriment par des bulles, pratique alors inédite. Il est possible de penser que cette forme originale pour les lecteurs français de l’époque, même si elle fut inexprimée ou perçue inconsciemment, a pesé sur sa réception et son succès.

En 1905, l’enthousiasme pour le comic strip d’Outcault s’exprime dans le journal qui l’accueille, à l’occasion du supplément de Noël du Paris Herald : Paul Hervieu, romancier, auteur dramatique et membre de l’Académie française, y publie un texte dont Tige est le sujet. Les suppléments du quotidien accueillaient régulièrement des articles en Français d’écrivains parmi les plus célèbres de l’époque comme Pierre Loti, Gabriele d’Annunzio, Anatole France ou Paul Bourget.

Dans cette petite étude sur le bouledogue, qui précède de cinquante ans celle que Barthélémy Amengual consacra à Pif, un autre chien célèbre du neuvième art   ((Barthélémy Amengual, Le Petit monde de Pif le chien. Essai sur un « comic » français, Travail et culture d’Algérie, 1955.)), Hervieu souhaite démontrer que Tige n’est ni un chien sauvage, ni un chien domestique mais un chien « préceptoral », c’est à dire qu’il « remplit les conditions formelles du précepteur, auprès de Buster Brown », à l’instar de d’Aristote pour Alexandre de Macédoine, ou de Sénèque pour l’empereur Néron… avec néanmoins cette faiblesse de caractère que Tige finit toujours par s’associer aux blagues de Buster.

 


Paul Hervieu, « Tige », New York Herald, édition européenne, 17 décembre 1905. Source : Gallica.bnf.fr

 

À la fin de l’année 1905, l’album américain Buster Brown, his dog Tige and their troubles (Frederick A. Stokes, 1904) est disponible chez la librairie anglophone Brentano’s de Paris. Ce recueil qui rassemble des strips de la série attire l’attention des journaux français. Dans le Journal des débats politiques et littéraires du 5 décembre 1905, Alice Kuhn, universitaire et journaliste (4), écrit ce qui constitut probablement le premier article paru dans la presse française sur un album de bande dessinée. Son texte intitulé « À propos d’un Livre d’images » résume le principe et les personnages du strip, puis conclut : « Ce que ces notes ne peuvent rendre, c’est le comique et l’esprit du dessin qui fait un si joli cadre aux naïvetés parfois si profondes, toujours si drôles de Buster, le petit frère yankee de Trott et de Line (5). Cet album, je vous le dis, est le produit de temps nouveaux. »

 


Alice Kuhn, « À propos d’un Livre d’images », Journal des débats politiques et littéraires, 5 décembre 1905. Source : Gallica.bnf.fr

 

Dans le quotidien La France du 8 décembre 1905 (6), la rubrique « À travers les livres » se penche également sur les aventures de Buster Brown : « C’est de l’humour au dernier chef, avec la note d’exubérance et d’imagination américaines, à qui il n’est rien d’impossible. » Parlant probablement de ses imitations dessinées dans la presse française par Blonval et O’Galop (7), le journal note : « On a tenté, l’an dernier, de “démarquer” les aventures de Buster et de Tige. C’est demeuré bien loin de l’original, dont il faudrait une traduction, comme on fait d’auteurs plus classiques mais moins attrayants. » Il faudra attendre deux ans pour voir apparaitre les albums de Buster Brown traduits en français par la Librairie Hachette et Cie.

 

Les albums Hachette

 


Couvertures d’albums Buster Brown édités par la Librairie Hachette.

 

En se fondant sur des publicités parues dans la presse de l’époque, nous proposons aujourd’hui une nouvelle datation des albums Hachette qui diffère de celle proposée jusqu’alors par Philippe Mellot dans son article du Collectionneur de bandes dessinées de 1979 (8). La publication des dix albums français de Buster Brown s’étale de 1907 (et non en 1903) jusqu’à 1928. Neuf sont actuellement consultables en ligne.

 

Buster Brown et ses résolutions, 1907 (1ère publicité dans L’Univers en décembre 1907) ;

Buster Brown, son chien Tige, et leurs aventures, 1908 (1ère publicité dans La République française en décembre 1908) ;

Buster Brown. Ses dernières aventures, 1911 (1ère publicité dans La Presse en décembre 1911) ;

Buster Brown recommence, 1912 (1ère publicité dans Le Petit Troyen en décembre 1912) ;

Buster Brown est incorrigible, 1913 (1ère publicité dans Le Temps en décembre 1913) ;

Buster Brown chez lui, 1914 (1ère publicité dans Lectures pour tous en octobre 1914) ;

Buster Brown et son chien, nouvelles aventures, 1922 (1ère publicité dans Le Figaro en décembre 1922) ;

Encore Buster Brown et son chien, 1925 (1ère publicité dans Le Correspondant en décembre 1925) ;

Buster Brown le petit farceur, 1926 (1ère publicité dans Le Petit journal en novembre 1926).

Les Dernières Farces de Buster Brown, 1928  (1ère publicité dans le Journal de Seine-et-Marne en décembre 1928.

 

Selon Mellot  le rapprochement n’est pas évident  entre les albums en langue anglaise édités par Frederick A. Stokes et ceux par la Librairie Hachette : « il existe en effet des inédits (Buster Brown, his dog Tige and their troubles), certaines sont identiques à l’exception que les éditions américaines et anglaises sont brochées et les françaises cartonnées (…), d’autres présentent un cartonnage identique mais un intérieur différent (…), enfin certaines ont un intérieur similaire mais un cartonnage différent (…) (9). »

Avant le premier album de Buster Brown, Hachette avait traduit fin 1906 (10) un autre comic strip du New York Herald : Petit Sammy éternue (Little Sammy Sneeze, en anglais) de Winsor McCay (11). Cet ouvrage reprenait l’édition publiée aux États-Unis, également par Frederick A. Stokes, en 1905. Mais les éternuements intempestifs de Sammy ne connurent pas le même succès que Buster Brown.

 

Outcault parisien

À l’été 1904, le New York Herald annonce que Buster Brown va voyager à travers l’Europe (12) — nous y reviendrons. À la suite, d’autres cartoonistes américains enverront leurs héros autour du monde, ce qui deviendra un motif récurrent du comic strip de cette époque (13).

L’escapade de Buster et Tige sur le Vieux continent commence par Paris, ville qui n’est pas inconnue à Outcault. En effet, en 1888, après des études artistiques, le jeune artiste de 25 ans se fait remarquer comme illustrateur et intègre l’équipe de Thomas Edison. Ce dernier l’envoie l’année suivante à l’étranger comme artiste officiel des expositions itinérantes Edison. Il se retrouve ainsi à Paris à l’occasion de l’exposition universelle de 1889. Outcault s’installe plus d’une année dans la capitale française où il loge dans le quartier latin. Il en profitera pour continuer à étudier l’art aux frais d’Edison (14).

 


Richard F. Outcault (au centre, acoudé) photographié à Paris sur le stand d’Edison à l’Exposition de Paris en 1889.
« Listening to the Phonograph at Paris Exhibition », Scientific American, 12 octobre 1889. Source : Archive.org

 

En 1890, il en reviendra aux États-Unis avec quelques souvenirs : il rapportera la tenue traditionnelle de l’étudiant en art, avec le béret et la cape de velours, et surtout il ajoutera un deuxième « u » à son nom de famille qu’il change de Outcalt à Outcault, peut-être pour sonner plus français (15).

Quelques années après, Outcault reviendra en France et emportera ses personnages dans ses valises. En 1897, « Around the World With The Yellow Kid » à la suite de son séjour de quatre mois en Europe, avec Rudolph Block, le rédacteur en chef du supplément dominical du New York Journal, qui l’accompagne et écrit le texte de la série sous le nom de Mickey Dugan. Dans deux planches parues dans le New York Journal américain, le Yellow kid, rebaptisé « l’enfant jaune » pour l’occasion, se rend à Paris : il s’envole en ballon au-dessus des toits de la ville, puis fait une visite mouvementé du musée du Louvre (16).

 


R.F. Outcault, « Around the World With The Yellow Kid: High Life in Paris – The Yellow Kid (L’enfant jaune) takes an airing », New York Journal, 21 février 1897. Source : Billy Ireland Cartoon Library and Museum

 


R. F. Outcault, « Around the World With The Yellow Kid: In the Louvre-The Yellow Kid Takes in the Masterpieces of Art », New York Journal, 28 février 1897. Source : Billy Ireland Cartoon Library and Museum

 

En 1904, c’est avec Buster Brown que le dessinateur américain fait le voyage dans la capitale française. La présence en France d’Outcault est attesté par un strip inédit qu’il donne au Paris Herald du 12 juin à l’occasion d’un évènement couvert par le quotidien : le Grand Prix de l’hippodrome de Longchamp. Dans cette courte bande dessinée, Buster et Tige assistent à la course et félicitent le jockey gagnant.

 


R. F. Outcault, « Buster Brown and Tige at Longchamps », New York Herald, édition européenne, 12 juin 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 

Le mois suivant, une pleine page du journal revient sur le voyage européen de Buster Brown : « Buster Brown’s European Trip » dans l’édition européenne du 3 juillet 1904. Le texte donne un avant-goût des rencontres que le garçon et son chien font faire lors de ce circuit européen, et évoque également la carrière d’Outcault, le succès du strip et les nombreux produits dérivés qu’il a engendrés. Le Paris Herald reproduit ici l’article de l’édition américaine, et lui ajoute en préambule un court texte humoristique narrant les premières péripéties parisiennes de Buster et Tige.

 


« Buster Brown’s European Trip », New York Herald, édition européenne, 3 juillet 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 

Dans les pages du supplément de bandes dessinées du Paris Herald, le séjour parisien de Buster démarre le 28 août 1904. Il durera neuf dimanches de suite, pour se terminer le 23 octobre 1904.

 


R.F. Outcault, « Buster Brown in Paris », New York Journal, éd. européenne, 28 août 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 


R.F. Outcault, « Buster Brown on The Boulevards », New York Journal, éd. européenne, 4 septembre 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 


R.F. Outcault, « Buster Brown as a Juggler in Paris », New York Journal, éd. européenne, 11 septembre 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 


R.F. Outcault, « Buster Brown Finds Paris Life Strenuous », New York Journal, éd. européenne, 18 septembre 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 


R.F. Outcault, « Buster Brown in the French Capital », New York Journal, éd. européenne, 25 septembre 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 


R.F. Outcault, « Buster Brown Buys Tige a Collar », New York Journal, éd. européenne, 2 octobre 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 


R.F. Outcault, « M. Buster Brown “Follows the Man From Cook’s” », New York Journal, éd. européenne, 9 octobre 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 


R.F. Outcault, « Buster Brown Gives Tige a Birthday Party », New York Journal, éd. européenne, 16 octobre 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 


R.F. Outcault, « Buster Brown Visits Pierre and René and Spend the Night », New York Journal, éd. européenne, 23 octobre 1904. Source : Gallica.bnf.fr 

 

Comme l’indique la mention qu’il ajoute sous sa signature, Outcault est à Paris quand il dessine cette série de planches. Cette présence in situ se ressent dans le soin et les détails qu’il apporte aux décors extérieurs, ce qui donnent un aspect documentaire inhabituel à son strip : Buster se promène ainsi sur les boulevards parisiens, devant les terrasses de cafés, les devantures de boutiques ou les colonnes Maurice. Le garçon va au musée du Louvre, assiste à un spectacle au Théâtre des Capucines, se promène au Jardin des Plantes, rue Royale devant la Madeleine, etc. Les rues fourmillent de Parisiens typiques : militaires, curés, rapins, trottins, femmes du monde, bonnes d’enfants, cochers, etc.

L’environnement parisien est saturé d’inscriptions diverses, comme dans les grandes images de Yellow Kid : plaques de rue, lettrages sur les vitrines des commerces, des brasseries et des restaurants, mais aussi de nombreuses affiches présentes sur les murs de la ville. Au fur et à mesure, on reconnait des épisodes des affiches publicitaires pour des spectacles du chanteur de café-concert Polin, et pour les théâtres des Folies-Dramatique, des Capucines et Marigny (17).

La manière de dessiner le titre de l’épisode et d’appliquer les couleurs du fond de la première case de la page du 9 octobre 1904 imite le style des affiches de Jules Chéret, dont l’une des créations orne la gauche de l’image. Outcault y reproduit à sa manière l’affiche Bal du Moulin rouge, qui date de… 1889, année où il fit son premier séjour à Paris pour la Compagnie Edison. À l’époque, il partageait son logement avec l’affichiste anglais Dudley Hardy (18). Ce dernier, qui fut très influencé par le « Roi de l’affiche » français, a probablement initié Outcault à l’art publicitaire mural, encore quasiment inconnu au États-Unis (19).

 


À gauche : Jules Chéret, Bal du Moulin rouge, affiche, 1889. Source : Gallica.bnf.fr ; à droite : Outcault, Buster Brown, extrait de la page du New York Journal, éd. européenne, 9 octobre 1904. Source : Gallica.bnf.fr

 

Outcault s’est-il lui-même représenté dans ces pages ? Au moins deux personnages dans ces comic strips parisiens évoquent le visage du dessinateur aux petites lunettes rondes et à la moustache courbe et remontante.

 


  À gauche : Portrait photographique, 1906. À droite : Détails de planches tirées de Buster Brown, New York Herald, 28 août et 4 septembre 1904. Source :  Billy Ireland Cartoon Library and Museum et Gallica.bnf.fr

 

Après Paris, Buster Brown visite l’Angleterre, où le strip a également conquis le public (20). Le 29 janvier, l’enfant terrible est de retour sur sa terre natale (21).

 

Les deux vies de Buster Brown

Le quotidien La Croix du 12 août 1906, qui s’intéresse dans un article à ses confrères américains, donne des nouvelles de Buster Brown qui connait outre-Atlantique un « succès retentissant » : le strip est transposé sur scène et inspire la mode qui propose divers vêtements à l’effigie du garnement. Le lecteur français apprend également que la bande dessinée est passée du New York Herald au « grand journal jaune » le New York American : « De là, une formidable bataille entre l’organe de M. Hearst qui publie maintenant les aventures “authentiques” de Buster Brown, et l’organe de M. Bennett qui continue à en publier tous les dimanches une sorte de contrefaçon. »

En effet, depuis janvier 1906, Outcault a rejoint le New York American pour y dessiner Buster Brown. Le New York Herald publie la dernière planche d’Outcault dans son supplément du dimanche 31 décembre 1905, mais ne s’arrête pas pour autant de publier la série : les 7, 14 et 28 janvier, le quotidien reproduit des histoires déjà publiées en 1902 (dont « Buster Brown’s Bath »).

La publication de vieilles bandes de Buster Brown après le départ d’Outcault n’échappe pas à une lectrice parisienne qui se plaint auprès du Paris Herald :   

 


« This Explains the Mystery of Buster and Tige, Children », New York Herald, éd. européenne, 14 janvier 1906. Source : Gallica.bnf.fr

 

Après une série de procès, Outcault et le New York Herald obtiennent chacun le droit de poursuivre la série sous son titre, chacun de son côté (22). Deux versions de Buster Brown seront publiées simultanément à cette époque. En février 1906, la série reprend dans le journal de Bennett Jr. mais elle ne sera pas signée. Plusieurs dessinateurs anonymes se succéderont pour dessiner Buster Brown qui disparaitra du New York Herald en 1911  (la série s’arrêtera en 1910 dans l’édition parisienne) (23). Buster Brown dessiné par Outcault pour le New York American s’interrompt définitivement en 1923. Hachette continuera de publier des recueils de strips tirés de ce journal jusqu’en 1928.

 

> Retrouvez les strips de Buster Brown publié dans l’édition européenne du New York Herald entre 1904 et 1913 dans notre article : « Les comic strip du Paris Herald »

> Voir la courte apparition faite par un autre comic strip américain dans la presse française : « The Katzenjammer Kids in France »

Mise à jour du 12 décembre 2019 : Ajout de la photographie avec Outcault à l’Exposition de Paris en 1889.

Mise à jour du 28 mars 2020 : Michel Kempeneers nous signale l’existence de deux livres à système reprenant les personnages de Buster Brown et son chien. Ils sont tout deux réalisés par Adeline Reynaud et publiés par l’éditeur parisien Capendu, au début du XXe siècle. À chaque fois, les noms des héros ont été changé : Jack l’Incorrigible et son chien Puck et Le petit Bob et son chien Trilby.

 


Adeline Reynaud, Jack l’Incorrigible et son chien Puck, Capendu, s.d. Source : Invaluable.com

 


Adeline Reynaud, Le petit Bob et son chien Trilby, Capendu, s.d. Source : Bubbkuyper.com

Mise à jour du 1er septembre 1922 : Ajout de liens vers de nouveaux albums numérisés disponibles sur Gallica.

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  1. Merci à Leonardo De Sá et Jean-Paul Gabillet pour leur aide. []
  2. Notamment, dès 1904, par Blonval dans Le Petit journal illustré de la Jeunesse et par O’Galop dans L’Illustré national. À ce sujet, voir nos articles : « La beauté convulsive de Buster Brown » et « Les comic strip du Paris Herald ». []
  3. Les précédents héros récurrents à connaitre un tel succès était ceux de Christophe, la famille Fenouillard, la sapeur Camember ou encore le savant Cosinus, dont les aventures étaient publiées par épisode dans Le Petit Français illustré de façon irrégulière, parfois avec plusieurs semaines d’intervalle. []
  4. Alice Kuhn est diplômée et professeur d’université américaine, journaliste, écrivaine et critique littéraire. À partir de 1905, elle fonde et dirige à Paris le Collège La Fayette destinée à l’instruction culturelle des jeunes filles françaises et américaines. Voir le Journal des débats politiques et littéraires du 15 septembre 1905 et Le Figaro du 19 octobre 1907. []
  5. Mon petit Trott (1898) et Line (1905) sont des romans pour enfants écrits par André Lichtenberger. []
  6. Le même article est repris dans d’autres journaux : Le Petit Caporal du 8 décembre, Le Pays, Paris et La Cocarde du 9 décembre, Le Constitutionnel du 10 décembre 1905. []
  7. À propos de ces imitations, voir : http://www.topfferiana.fr/2014/10/la-beaute-convulsive-de-buster-brown []
  8. Philippe Mellot,  « Call me Buster Brown », Le Collectionneur de bandes dessinées, n° 19,‎ décembre 1979, p. 8-10. La bibliographie de Mellot se basait les dates de copyright américain indiquées dans les albums français, mais les traductions françaises sont plus tardives si l’on se réfère aux publicités Hachette parues dans la presse de l’époque. []
  9. Mellot, op. cit., p. 10. []
  10. Publicité dans Le Matin du 18 décembre 1906. []
  11. Little Sammy Sneeze parut dans le supplément dominical de l’édition européenne du New York Herald entre le 27 juillet 1904 et le 16 mai 1907. Voir la liste de ces publications dans notre article : Les comic strip du « Paris Herald » []
  12. « Buster Brown’s European Trip », New York Herald, 3 juillet 1904. []
  13. En novembre 1904, quelques mois après le début du circuit européen de Buster Brown, Happy Hooligan, héros du strip éponyme de Frederick B. Opper, commencera lui aussi à visiter l’Europe et l’Afrique. []
  14. Sur ces débuts de carrière d’Outcault chez Edison, lire : Robert Feinsten, « The phonograph in Hogan’s Alley », Antique Phonograph Monthly, Vol. 3, n° 8, october 1975 : https://archive.org/details/APM3_8 []
  15. Les rares informations sur le séjour parisien d’Outcault en 1889, voir : Theodore Dreiser, « A Metropolitan Favorite », Ev’ry Month, 1er novembre 1896, reproduit dans Nancy Warner Barrineau (ed.), Theodore Dreiser’s Ev’ry Month, University of Georgia Press, 1996, p. 207-208 ; Richard D. Olson, « Richard Felton Outcault’s Yellow Kid », Inks, vol. 2, n° 3, 1995 ; R.C. Harvey, « Outcault, Goddard, the Comics, and the Yellow Kid », article en ligne sur tcj.com, 9 juin 2016. []
  16. R.F. Outcault, « Around the World With The Yellow Kid: High Life in Paris – The Yellow Kid (L’enfant jaune) takes an airing », New York Journal, 21 février 1897 et « Around the World With The Yellow Kid: In the Louvre-The Yellow Kid Takes in the Masterpieces of Art », New York Journal, 28 février 1897. []
  17. Dans ce dernier théâtre, la comédienne Marise Fairy interprète Buster Brown dans l’un des tableaux de la Revue de Marigny donnée en mai 1910 (Le Figaro du 5 mai 1910). []
  18. Dreiser, « A Metropolitan Favorite », op. cit. []
  19. George Frederick Scotson-Clark, « The Black Spot in America », The Poster, volume 5, novembre 1900. []
  20. En Angleterre, Buster Brown inspire aussi des dessinateurs, comme l’explique Pierre Couperie dans sa préface « Un bon petit diable à l’américaine » du recueil Buster Brown, publié par Pierre Horay, en 1976 : « c’est en Angleterre que la piraterie fut la plus éhontée : la revue Puck, où pourtant le talent surabondait, publia dès 1904 les planches mêmes d’Outcault sous le nom de Scorcher Smith puis Georgie Scorcher Smith, signés par H. O’Neill. Celui-ci ajouta bientôt des planches de sa composition, avec beaucoup de talent il faut le reconnaître. » Outcault fait allusion à ce plagiat dans la lettre introductive de sa planche du 5 janvier 1905. []
  21. Selon le registre des passagers arrivant par Ellis Island, Outcault débarque de paquebot aux États-Unis le 29 août 1905 depuis Anvers (Ce registre est consultable ici sur le site Familysearch.org après une inscription gratuite. []
  22. Mark D. Winchester, « Litigation and Early Comic Strips. The Lawsuits of Outcault, Dirks and Fisher », Inks vol. 2, n° 2, 1995, p. 16-25 ; Allan Holtz, American Newspaper Comics: An Encyclopedic Reference Guide, University of Michigan Press, 2012, p. 93. []
  23. Parmi ces repreneurs fantômes, certains historiens citent les noms de Frank Nankivell, Norman Jennett, Will Lawler, Wallace Morgan et même Winsor McCay. Voir à ce sujet : Allan Holtz, American Newspaper Comics, op. cit. []
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3 Comments

  1. says: Pierre-Henry LENFANT

    bonjour, j’ai deux questions à vous soumettre:

    à quelle date débute la parution à Paris du supplément comics (le numéro le plus ancien que je connaisse date du 24 avril 1904)

    sur le bandeau de la Sunday page de Buster Brown du 9 octobre 1904, on voit entre l’affiche Moulins Bergère et celle de BB avec Napoleon une affichette qui présente un personnage de comique troupier avec uniforme bleu horizon, épaulettes rouges, etc. sans autre mention que “Les Ambassadeurs”, café-concert bien connu de l’époque.

    pourrait il être Eloi Ouvrard, père de Gaston (qui ne grave ses 1er disques qu’en 1909)?

    merci!
    les liens avec la BNF ne marchent pas facilement

  2. says: Topfferiana

    Dans l’édition européenne, ce supplément apparaît le 31 janvier 1904. Voir notre article à ce sujet : http://www.topfferiana.fr/2019/04/les-comic-strips-du-paris-herald/

    L’affiche avec le comique troupier peut effectivement représenté Ouvrard, mais je n’ai pas trouvé de spectacle de lui, aux Ambassadeurs ou ailleurs à l’été 1904. Il peut s’agir également d’une affiche s’inspirant de Polin qui jouait alors à l’Alcazar d’été.

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