.SUITE DE LA PUBLICATION DU TEXTE DE HERLÉ LUC-MICHEL
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6 – L’affaire Dreyfus et Psst…!
C’est fin 1894 que débuta ce conflit politique et social majeur qui va profondément fracturer la société française, ébranler la Troisième République, et dans lequel Caran d’Ache ainsi que d’autres grands artistes, aveuglés par le climat hyper-passionnel de l’époque, se fourvoieront lamentablement.
Tout commence comme une banale histoire d’espionnage. À Paris, on trouve, dans la corbeille à papiers de Maximilian von Schwartzkoppen, attaché militaire à l’ambassade d’Allemagne, un bordereau indiquant qu’un officier de l’État-major propose de vendre des renseignements ultra-secrets concernant l’armée française. Sur la base d’analyses graphologiques bâclées, le capitaine Alfred Dreyfus, polytechnicien juif d’origine alsacienne, est rapidement accusé d’être l’auteur de ce bordereau. Jugé de manière expéditive en Conseil de guerre pour trahison, condamné à la dégradation militaire et au bagne à perpétuité, il est déporté sur l’île du Diable, en Guyane.
À ce moment, l’opinion française, en proie à un virulent courant nationaliste, antisémite et anti-allemand, est unanimement convaincue de la culpabilité d’Alfred Dreyfus. Seul, son frère Mathieu est persuadé de son innocence. Bientôt, un officier, le colonel Marie-Georges Picquart, va démasquer le véritable traître, un commandant nommé Ferdinand Walsin Esterhazy. Mais l’État-major en bloc nie la vérité et emploie les grands moyens pour réduire Picquart au silence. Muté dans un premier temps en Tunisie, puis accusé d’avoir fabriqué de fausses preuves contre Esterhazy, Picquart sera incarcéré pendant près d’un an.
Peu à peu, Mathieu Dreyfus parvient à convaincre des personnalités de l’iniquité du jugement prononcé contre son frère. Parmi elles, Georges Clemenceau, alors rédacteur au journal L’Aurore, et Émile Zola. Le célèbre romancier, rendant un jour visite à son ami Alphonse Daudet, entend le fils de celui-ci, Léon, se répandre en propos antisémites avec une haine qui le choque profondément. Dès lors, Zola commence à se douter que Dreyfus est le bouc émissaire d’une machination.
C’est dans L’Aurore que Zola va publier le célèbre « J’accuse…! », réquisitoire incendiaire et implacable mettant nommément en cause tous les officiers de l’État-major sciemment responsables et coupables de forfaiture. L’onde de choc de cette lettre ouverte sera gigantesque et Zola, poursuivi en justice, devra s’exiler en Angleterre pendant un an pour échapper à la prison.
La scission entre partisans de Dreyfus (dreyfusards) et adversaires (antidreyfusards) se fait de plus en plus radicale et virulente. Des émeutes éclatent dans plusieurs villes, la guerre civile menace, la république vacille…
*
Dans son numéro du 14 février 1898, Le Figaro publie Un dîner en famille. Cette ellipse saisissante, illustrant parfaitement le climat exacerbé et la violence des passions provoquées par cette affaire, deviendra la page la plus célèbre de Caran d’Ache, souvent reprise dans des livres d’Histoire.
Le 5 février, moins d’un mois après « J’accuse…! », était paru le premier numéro de Psst… !, hebdomadaire antidreyfusard édité avec le soutien d’Edgar Degas et Maurice Barrès.
Vendu à la criée, ce journal au titre onomatopéique comporte quatre pages de dessins sans aucun article. Le 17 février, réponse du berger à la bergère, sort Le Sifflet, autre hebdomadaire, mais prenant le parti de Dreyfus, et publiant d’excellents dessinateurs comme Henri-Gabriel Ibels, Édouard Couturier, Félix Valloton ou Hermann-Paul. La guerre des journaux dessinés peut commencer et L’Aurore – comment s’en étonner ? – a choisi son camp :
[Le Sifflet] est de la meilleure ironie, de l’observation supérieure – et de l’art.
Cela change de l’éternel dessin de Forain, toujours le même, monotone, et que ne sauvent pas toujours de spirituelles légendes ; et cela vaut mieux, infiniment, que les platitudes enfantines de ce M. Caran d’Ache, qui s’appelle de son vrai nom, je ne sais trop comment : Poiré, Poirier ou Poireau. En tout cas, c’est un Poiré trop éventé, un Poirier sans sève, un Poireau dont nulle ménagère ne donnerait un liard.
Voyez Le Sifflet ! Achetez Le Sifflet !
(L’Aurore, 26 février 1898)
En effet, seuls deux dessinateurs, Caran d’Ache et Jean-Louis Forain, figurent au sommaire de Psst…!
Ceux qui ont bien suivi jusqu’ici s’en souviennent : nous avons précédemment mentionné le nom de Forain pour « la rue » de l’Expo 1900, et auparavant en 1892, lors de la naissance du petit Jean Poiré qui était son filleul, preuve que lui et Emmanuel se connaissaient déjà très bien à l’époque, étant suffisamment intimes pour que l’un proposât à l’autre d’être parrain de son fils, et que l’autre acceptât de le devenir.
Natif de Reims, Forain était arrivé à Paris avant la guerre de 1870 pour étudier la peinture et le dessin avec des professeurs célèbres comme Jean-Baptiste Carpeaux, Jean-Léon Gérôme ou André Gill. Ami de Paul Verlaine et d’Arthur Rimbaud (1), très proche d’Edgar Degas, sa rencontre avec Caran d’Ache peut vraisemblablement être située fin 1879, lorsqu’il entra au Monde Parisien où débutait également Emmanuel. Bien plus tard, Léon Daudet se souviendra de leur complicité, par exemple lorsqu’ils se retrouvaient au café Weber, rue Royale (2) :
« D’où viens-tu encore, petite saleté ? » lui criait Forain à tue-tête. Caran d’Ache rougissait ou pâlissait suivant le cas et commandait un lait sucré dont il était friand comme une chatte.
(Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, 1920)
Les deux dessinateurs s’entendent comme larrons en foire. Pourtant, quels contrastes entre eux ! Autant Caran d’Ache est un bonhomme de belle allure, solidement charpenté, autant Forain est une teigne chétive ; autant Caran d’Ache est discret et timide, autant Forain est grande-gueule et rentre-dedans ; autant le dessin de Caran d’Ache est souple, tout en rondeurs, autant celui de Forain est acéré, au scalpel… mais ils ont trouvé une parfaite complémentarité dans leurs dissemblances (3). Ils sont également les dessinateurs-vedettes du Figaro et, en ce début de 1898, les voilà prêts à se lancer de concert dans une aventure éditoriale sous la forme d’un brûlot sans merci.
Dans Psst…!, Forain dessine la quasi-totalité des couvertures, laissant éclater son antisémitisme avec haine et férocité. Caran d’Ache se charge des deux pages intérieures et de la quatrième de couverture. Lui aussi se lâche, notamment contre Zola qui lui inspire plusieurs caricatures impitoyables pouvant aller sans complexe jusqu’à la scatologie. Mais le romancier n’est pas la seule cible du dessinateur. Caran d’Ache fait feu de tous bois : les Juifs, les francs-maçons, les hommes politiques, les magistrats… tous ceux qui passent sous son pinceau en ressortent habillés pour l’hiver.
Caran d’Ache devint très rapidement populaire. Pendant « l’Affaire » sur les Boulevards, les camelots vendirent le Psst, par Forain et Caran d’Ache, et ils continuèrent par la suite à plein gosier : « Demandez le… (n’importe quoi) illustré par Caran d’Ache », bien que le papier qu’ils offraient à l’acheteur ne contînt aucun croqueton du grand humoriste.
(Francisque Poulbot)
Parmi ses autres têtes de Turc dreyfusardes se trouve également le député Joseph Reinach (4), qu’il représente parfois sous l’apparence d’un singe aux bras démesurés.
Ses cinglants pamphlets graphiques vaudront souvent à Emmanuel de comparaître au tribunal où les juges se disputaient les « affaires Caran d’Ache » car le dessinateur faisait leur caricature et la leur offrait à la fin de l’audience (ce qui aurait pu être considéré comme une forme de corruption de magistrat…)
*
En mai 1899, un reporter du journal La Liberté obtient un entretien avec Caran d’Ache. La conversation aborde soudain l’affaire Dreyfus, chose exceptionnelle car c’est la seule fois où nous entendrons Emmanuel s’exprimer sur ce sujet, en direct et sans filtre.
De but en blanc, le journaliste rentre dans le vif du sujet :
– Alors, c’est parce que vous êtes soldat dans l’âme que vous n’avez pas admis l’hypothèse de l’innocence de Dreyfus ?
– Vous l’avez dit : c’est parce que je suis soldat que je crois à la culpabilité de Dreyfus. Uniquement parce que je suis soldat, parce qu’il a été condamné par des soldats, parce que des soldats, comme le général Roget, dont la déposition me semble lumineuse, m’affirment aujourd’hui encore qu’il est coupable, et que je ne vois pas en vérité pourquoi tous ces soldats le déclareraient coupable s’il ne l’était pas. Mais j’ajoute que si on parvenait à me démontrer qu’il est innocent, j’en serais ravi ! (5)…
C’est clair : la priorité absolue pour Caran d’Ache est de défendre l’honneur de l’armée, protectrice de l’unité nationale, en proie aux attaques des Juifs et des francs-maçons manipulés par les Prussiens. Nous savons aujourd’hui l’absurdité de cette thèse conspirationniste, mais elle n’a rien d’extravagant dans le contexte ultra-paranoïaque de l’époque et lorsqu’on connaît la fibre militaire exacerbée de l’interviewé. Il signe d’ailleurs plusieurs dessins « Caporal Poiré » pour revendiquer ostensiblement son allégeance au camp de l’armée, et oppose les militaires aux intellectuels, foncièrement antimilitaristes d’après lui (6).
(…) Les officiers, qu’on attaque tant aujourd’hui, mais ce sont des gens charmants, gais et spirituels ! Il n’y a pas plus de culottes de peau et de ramollots à un mess d’officiers qu’à un dîner d’intellectuels, ou plutôt, à mon avis, c’est chez les intellectuels qu’on en rencontre le plus, et ils sont bien ennuyeux, les intellectuels, tandis que les militaires sont fort amusants. D’ailleurs, la révision du procès Dreyfus, c’est une affaire politique, une plateforme électorale pour les utopies socialistes. Si on retravaillait au bout de quelques années tous les procès comme on a retravaillé celui-là, il n’y en a pas un où l’on ne trouverait des tas de choses extraordinaires. Et il faudrait les réviser tous. Je ne dis pas que le procès Dreyfus ait été très bien conduit : on a fait cela un peu à la papa. Mais ce n’est pas un motif pour prétendre que le condamné est innocent.
Sans commentaire.
*
Le 31 décembre 1898 est fondée la Ligue de la Patrie française qui entend défendre l’honneur de la Patrie et de l’Armée. Elle compte dans ses rangs des membres de l’Institut de France (dont les académiciens François Coppée et Paul Bourget), des écrivains et des artistes tels que Barrès, d’Indy, Degas, Renoir, Déroulède, Job, Mistral, Detaille… et bien entendu Forain et Caran d’Ache. La Ligue de la Patrie française revendiquera très rapidement 40 000 adhérents.
C’est qu’entre-temps, les dreyfusards marquent des points. La mort de Félix Faure, farouche opposant à la révision du procès de 1894, et l’élection d’Émile Loubet permettent des avancées importantes. Le 3 juin 1899, la Cour de cassation annule le premier jugement condamnant Dreyfus. Le président du Conseil Pierre Waldeck-Rousseau, républicain modéré, décide de la tenue d’un second Conseil de guerre. Celui-ci se tient à Rennes à partir du 7 août, dans un climat d’extrême tension. Au terme de ce nouveau procès, le 9 septembre, Dreyfus frôle l’acquittement à une voix près : reconnu coupable de trahison, mais « avec circonstances atténuantes » (vue de l’esprit abracadabrantesque s’il en est !), il est condamné à dix ans de réclusion.
Le 16 septembre sort le quatre-vingt-cinquième et dernier numéro de Psst…! Celui-ci se termine sur le texte suivant :
À NOS LECTEURS
Au moment où une coalition insolente se forma pour se ruer sur tout ce qui nous est cher, nous avons cru devoir prendre part à la bataille.
Certes, nous n’avons pas eu à défendre l’Armée, qui se défend bien elle-même, mais nous avons voulu flageller la bande de ceux qui se permettaient de l’attaquer.
Aujourd’hui la Justice a prononcé. Le débat est clos pour tous les bons Français.
Nous inclinant devant l’arrêt du Conseil de Rennes, nous remettons le fusil au râtelier, et nous arrêtons là la publication de notre Journal, trop heureux si nos efforts ont été pour quelque chose dans le résultat final.
En tout cas, nous disons à nos fidèles lecteurs et amis : Merci !
Forain,
Caran d’Ache.
N’en déplaise aux deux complices, le débat n’est pas clos. Le 19 septembre, donc trois jours après la sortie de cet ultime numéro, le président Loubet accorde la grâce à Dreyfus en raison de son état de santé plus que préoccupant. Mais il faudra attendre 1906 pour que son innocence soit officiellement établie, sa réhabilitation prononcée, et qu’il soit réintégré dans l’armée.
Malheureusement, Zola ne connaîtra pas ce dénouement. Le 29 septembre 1902, il mourra asphyxié par la fumée de sa cheminée qui s’était (ou qu’on avait) bouchée. Accident ? Assassinat ? Bien des années plus tard, un individu, ramoneur du ministère de la Guerre et membre d’un groupe d’extrême-droite, confiera avoir obstrué le conduit, thèse dont les preuves formelles ne seront jamais apportées, mais que les circonstances de l’époque et la haine fanatique que beaucoup nourrissaient contre Zola rendent fort plausible… pour ne pas dire certaine.
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Même après la réhabilitation, les antidreyfusards ne désarmeront pas. Le 5 janvier 1907 aura lieu une réunion organisée par l’Action française, pour « célébrer » le douzième anniversaire de la dégradation de Dreyfus.
La réunion sera présidée (…) par M. Henri Rochefort. M. Léon Daudet commentera des projections reproduisant les scènes principales des procès de 1894 et 1899 et des dessins de Forain, de Caran d’Ache et de Brun (7).
(L’Éclair, 1er janvier 1907)
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Suite au dénouement de l’Affaire, certains dessinateurs dreyfusards se plaindront d’un manque de reconnaissance pour leur engagement. Henri-Gabriel Ibels (1867-1936), artiste libertaire proche des Nabis, qui, dans Le Sifflet, avait ferraillé graphiquement contre Forain et Caran d’Ache, s’estimera lâché par son camp et en concevra énormément de rancœur et d’amertume :
Quelle bande de s… ! Si je vous disais que l’Affaire, leur Affaire, enfin liquidée comme ils le voulaient, ils m’ont laissé tomber sans même me dire « merci » ou « pardon ». Je n’arrive plus à placer dans leurs journaux le moindre dessin ! Ayant besoin d’argent pour payer mon terme, j’ai proposé, pour pas cher, un tableau à Reinach… Je n’ai pas obtenu de réponse ! Mes toiles, mes aquarelles, mes dessins, les marchands, même les juifs, n’en veulent pas… Je n’ai pas de talent, parait-il. Pourtant, j’en avais quand, à l’époque d’Esterhazy et de Quesnay de Beaurepaire (8), je dessinais dans Le Sifflet et au Figaro ! (…) Ce sont les ouvriers de la onzième heure qui ont tout raflé, les bonnes places, les mandats, les portefeuilles.
Ah, si j’avais su… Eh bien ! J’aurais fait ce que j’ai fait !
(Ibels, cité dans Gringoire, 7 février 1936)
Trois ans après le procès de Rennes, Ibels aperçut un jour Caran d’Ache au bureau de poste de la place Victor Hugo. Il n’osa pas s’approcher de celui qui avait été comme un frère ennemi pendant l’affaire Dreyfus, mais c’est Caran d’Ache qui, le voyant, vint vers lui et enterra la hache de guerre en lui disant : « Ibels, tu fus, malgré tout, un brave cœur, et courageux. Embrasse-moi ! »
Cette simple anecdote remuait visiblement beaucoup de choses chez Ibels car, en la racontant bien des années après, il avait les larmes aux yeux.
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La Ligue de la Patrie française ne résistera pas à la victoire électorale du Bloc des Gauches en 1902, et sera officiellement dissoute en 1904. Le colonel Picquart sera réintégré dans l’armée en 1906 et nommé général de brigade. La même année, il entrera au gouvernement de Georges Clemenceau en tant que de ministre de la Guerre. Victime d’une chute de cheval, il mourra en janvier 1914. Réintégré le même jour que Picquart, Alfred Dreyfus sera fait chevalier de la Légion d’honneur le 20 juillet 1906. Depuis le début de cette affaire, à aucun moment il ne cessa de proclamer son attachement et sa confiance à l’armée. Mobilisé pendant la guerre de 14-18, il en sortira avec le grade de lieutenant-colonel. Promu officier de la Légion d’honneur, il vivra paisiblement jusqu’en 1935.
Quant au véritable coupable, le commandant Walsin Esterhazy dont la trahison fut à l’origine de ce gigantesque scandale, il terminera sa vie en Angleterre, en 1923, sans jamais avoir été condamné.
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À suivre…
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- Début 1872, Forain et Rimbaud logèrent ensemble pendant trois mois, rue Campagne-Première, dans une chambre louée par Verlaine.[↩]
- Aujourd’hui disparu, le café Weber était le rendez-vous des écrivains, artistes, journalistes et dessinateurs.[↩]
- On peut toutefois déceler un ascendant de la forte personnalité de Forain sur un Caran d’Ache au caractère beaucoup moins extraverti.[↩]
- Neveu du banquier Jacques de Reinach, l’un des corrupteurs de l’affaire de Panama. Vous vous souvenez ? Joseph Reinach et Caran d’Ache avaient fait partie du groupe ayant visité Jean Vodable à la prison de la Roquette, juste avant son exécution.[↩]
- Pipeau ! Caran d’Ache et ses acolytes n’accepteront jamais les preuves de l’innocence de Dreyfus.[↩]
- Alors qu’à sa manière, il est lui-même un intellectuel.[↩]
- Ce Brun est inconnu au bataillon. Il pourrait peut-être s’agir du peintre, dessinateur et affichiste Jules Grün (1868-1938) rebaptisé par une faute de typo, mais on ignore s’il fut dreyfusard ou antidreyfusard…[↩]
- Magistrat et écrivain violemment antidreyfusard.[↩]