« L’homme qui faisait tout ce qui lui passait par la tête » par Oskar Andersson (1902-1906)

andersson-oskar05Oskar Andersson, Mannen som gör hvad som faller honom in. Source : Litteraturbanken.se

 

Composé de dessins sans légendes ou de courtes histoires en images muettes, « L’homme qui faisait tout ce qui lui passait par la tête » fut publié dans le magazine suédois Söndags-Nisse entre 1902 et 1906, mais n’y apparut qu’une vingtaine de fois (1).

Derrière les deux initiales O.A. qui signent cette série se cachent le dessinateur suédois Oskar Andersson (1877-1906). Dès l’âge de vingt ans, Andersson collabora à la revue Söndags-Nisse, dans lequel il donne des dessins humoristiques et des bandes dessinées. En plus de « L’homme qui faisait tout ce qui lui passait par la tête » (Mannen som gör vad som faler honom in),  Andersson est connu pour avoir créer deux autres bandes dessinées : Broderne Napoleon ach Bartholomeus Lunds fran Gronkoping resa jorden runt (Le tour du monde des frères Napoléon et Bartholomeus Lunds depuis Gronkoping) et Urhunden (à propos d’un animal vorace, mélange de chien et de dinosaure, et de son propriétaire). Dépressif, Oskar Andersson se suicide en 1906, à 29 ans.

« L’homme qui faisait tout ce qui lui passait par la tête » est un bourgeois qui enchaine les comportements les plus extravagants avec un flegme imperturbable : il abandonne son parapluie sur le trottoir une fois la pluie passée, se coupent les doigts après avoir serré la main d’une connaissance, se couche sous son hamac après l’avoir préparé, sert la main du contrôleur qui la lui tendait pour poinçonner son ticket, etc. Notre homme se joue des mœurs et des usages de son époque. Il renverse conventions les plus élémentaires dans une folie douce et silencieuse, s’aventurant à la lisière du fantastique, annonçant tout aussi bien le mouvement Dada que les Marx Brothers.

L’ « homme » d’Oskar Andersson est également l’ancêtre archétypal du héros de bande dessinée muette, qui se distingue par son absurdité dont les limites sont repoussées à chaque aventure. A sa suite, il engendrera une longue lignée dont le premier descendant direct est Adamson, personnage d’une série éponyme dessinée par un autre dessinateur suédois, Oscar Jacobsson (1889-1945), et qui parait à partir de 1920 dans le même Söndags-Nisses. En France, leur cousin n’est autre que le professeur Nimbus d’André Daix, dont les aventures paraîtront dans la presse dès 1934.

Les planches qui suivent sont extraites d’une compilation posthume, Mannen som gör hvad som faller honom in och andra teckningar, parue en 1907 par l’éditeur Albert Bonniers à Stockholm, et consultable dans sa totalité sur le site Litteraturbanken.se.

 

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A la suite, d’autres histoires en images d’Oskar Andersson qui ne font partie de cette série mais qui sont tout aussi burlesques…


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  1. Merci à Li-An pour cette redécouverte. []
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